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Le panier.

Dernière mise à jour : 8 mai


8 784 heures, ton petit panier va bien

8 784 heures, ton petit panier va bien, tu lui manques beaucoup. Jour ou nuit, il me parle de toi, tout comme si je n’avais pas connu la plus infime parcelle de ton âme.

Que veux-tu, je crois qu’il devient schizophrène, parfois même, je l’entends frapper à la porte de longs monologues, se perdant dans une tristesse infinie. Pour le consoler, je me blottis contre lui, te rappelles-tu, comme nous le faisions et que tu ronronnais à en faire vibrer les murs de mon cœur. Je t’avoue que dans ces moments-là, je l’inonde de rizières, tu étais mon petit grain de riz, mon petit mistigri. Il n’apprécie pas vraiment que je le douche de larmes, mais en pensant à toi, mon chéri, il le sait, je ne peux retenir la pluie du ciel qui t’a vu naître. Alors que je le quitte, le travail m’y obligeant, quelques-uns de tes p’tits poils s’agrippent à moi, je ne les repousse jamais. Mes collègues de boulot, elles, me soutiennent un peu, de temps en temps, elles arrivent même à me faire décrocher un sourire, lorsqu’elles me dessinent certaines de tes pitreries. Marie ne cesse de te couvrir d’éloges , elle dit souvent que tu étais le plus beau chat-pitre, pour moi tu as été le seul de mon histoire. Tu vas encore te fâcher, mais la vie sans le bourdonnement paisible de tes doux ronflements m’envoie vers de tristes abîmes. Ça ne doit pas être facile pour toi, mon chouchou, toi qui désires tant que je sois sereine. Ce soir j’essaierai de te faire plaisir mon bébé, c’est promis, je lui dirai, je lui dirai à ton panier que tu es heureux, que tu es heureux. Sois patient, ne fais pas le polisson s’il te plaît, laisse-moi encore une croquette de temps. Laisse-moi te pleurer, te vivre encore un peu, avant de nous retrouver, laisse-moi encore un peu l’aimer, ton panier.


David Banville. Auteur

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