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Photo du rédacteurDavid Banville

LA VIE NE MEURT JAMAIS

Dernière mise à jour : 7 juin



"Dans le silence assourdissant de cet appartement qui ne m’habite plus, j’entends le battement de son petit cœur que je désirais éternel. J’écoute les feuilles d’automne déambuler sur mon âme, nos moments partagés, nos promenades, nos nuits, son regard, son sourire, tout de lui me traverse. Ce soir, la lumière nous tamise d’une tendre étreinte, elle avoue son voyage, elle possède tout de lui. Mais moi, moi, lui qui m’avait appris à aimer, maintenant que je sais aimer, il doit s’en aller. Alors que chaque seconde semble ne jamais m’abandonner, je le berce, je lis sa respiration s’endormir. Le fidèle, le courageux, lui, mon ami, éprouve déjà la profondeur abyssale des pluies qui m’épouseront à son envol. Il sait tout de moi, et moi de lui, nous sommes les compagnons de l’immortalité, les bien-aimés de l’amour. Nous nous regardons, nous savons, sa petite patte, comme pour me rassurer, me dire que tout ira bien, se pose sur la mienne. Puis l’ultime vague d’un souffle apaisé, telle une caresse sur mon visage, il ne s’est pas enfui, non, il s’est réveillé éblouissant de lumière et d’éternité, son aura est là, aussi présente que la désolation de son absence. La pluie silencieuse qui me parcourait à l’aube de nos secrets, inonde à présent les terres de notre tendresse si brutalement désertées. Blotti tout contre lui, j’hume les dernières lettres de ses douces babines, je m’étouffe de son petit corps que je berce encore et encore. Dehors, un oiseau est venu se poser, demain nous nous reverrons."

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